On ne le sait pas encore, mais cette journée restera gravée pendant très longtemps dans nos têtes et sera surement une des plus belles du voyage !
Pas grand chose de prévu, à part profiter du fait de ne pas avoir tout le chargement de la moto avec nous pour pouvoir rider la Serpentine.
La serpentine, c’est une petite route de montagne qui relie Kotor au parc national du Mont Lovcen (et ses deux pics, le Štirovnik qui culmine à 1749m d'altitude et le Jezersky, 1657m) qui passe de 0 à 1300m d’altitude en 36 virages en épingle à cheveux. Autrement dit, il ne vaut mieux pas avoir le vertige...
(tu peux voir les fameux virages en épingle à cheveux dessinés sur le gps..)
Le précipice grandi à chaque virages, la vue devient de plus en plus impressionnante, les sensations sont de plus en plus fortes.. C’est le pied total de faire cette route à moto!
On fait une pause à mi-chemin dans un petit restaurant d’altitude où l'on prend le temps de se poser pour apprécier la vue...
La route devient de plus en plus impressionnante et vertigineuse! On décide de garer la moto à environ 1400m d’altitude et de finir à pied l’ascension du Mont Lovcen et de son pic le Štirovnik, pour arriver au Mausolée de Petar II Petrović-Njegoš, une des plus grandes figures politique et penseur de l'histoire du Monténégro.
Le gps nous indique 4km de marche, on est pas vraiment équipés mais on se dit que ça va le faire. Etrangement, on ne croise qu’une personne sur le chemin de la randonnée (ce qui nous inquiète un peu sur le moment, mais le fait d’avoir la montagne rien que pour soi l’emporte sur cette inquiétude) qui nous dit qu’on en a environ pour 1h30 de marche. L’ascension se fait facilement malgré notre manque d’équipement (bonne idée la randonnée en jean et en cuir).
Le panorama est juste dingue, il n’y a presque pas de mot pour le décrire, d’ailleurs, le manque d’oxygène se fait sentir et on arrive presque pas à se parler. On ne se concentre que sur la montée et le paysage qui nous entoure. Les photos parlent d’elles-mêmes je crois !
Après une bonne heure de marche, nous arrivons au sommet. Bon, première constatation, il n’y pas de mausolée (en fait si il se trouve sur la montagne d'en face, mais ça on ne s'en rendra compte qu'après!). A la place, nous nous sentons minuscules face à cette tour téléphonique qui ressemble étrangement à une rampe de lancement de fusée. Pas grave, la vue est à couper le souffle, le vent souffle comme jamais, les sensations sont extraordinaires et indescriptibles… Nous sommes maintenant à 1749m d’altitude sur le mont Štirovnik, et surpassons toutes les montagnes autour de nous. Depuis ce sommet on embrasse tout le Monténégro, des Bouches de Kotor à l'Adriatique, du lac de Skadar au massif du Durmitor... Somptueux !
C’est d’ailleurs à ce moment là qu’on a surement fait la rencontre la plus improbable de notre voyage. Un homme -dont nous ne connaitrons même pas le prénom- sort de la tour téléphonique et vient à notre rencontre. Il ne parle pas un mot d’anglais, et nous presque aucun mot de monténégrin (si ce n’est bonjour-merci-au-revoir). La situation est assez cocasse, mais il insiste pour nous offrir un café bien chaud. Nous discutons ainsi via google translate pendant une bonne heure, de tout et de rien, de sa famille comme de la guerre d'ex Yougoslavie et des bombardements de l'OTAN. La rencontre est improbable et inattendue mais surtout simple et sincère.
Nous repartons de là reboostés à bloc, et entamons la descente du Mont Štirovnik. Les paysages se font de moins en moins impressionnants et nous redescendons tout doucement sur terre (dans tous les sens du terme). La moto est toujours là, et on se sent fièrs. Fiers du chemin parcouru, des paysages que l’on a vu, et de cette rencontre.
En tout, nous avons marché 9 kilomètres, fait 11000 pas et monté approximativement 81 étages en 3 bonnes heures. On est éreintés mais remplis d’amour !
Nous reprenons la serpentine en sens inverse, la descente est tout aussi impressionnante,
Puis nous rentrons dans notre petit appartement à Bigova, où un merveilleux coucher de soleil nous attend. On peut voir au loin, en minuscule, la tour téléphonique où nous étions cet après-midi. Je crois qu’on ne pouvait pas mieux clôturer cette splendide journée.
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